Fête des Vignerons – Chez Marcel…
La chronique de Bacchus
On va encore me traiter de tous les noms, d’alcoolique, de vindicatif ou de frustré, et me reproduire comme un garçon aviné juché sur son tonneau… N’empêche! Le 6 juin 1944, les Français parlaient aux Français: «Veuillez écouter tout d’abord quelques messages personnels: «Les sanglots longs des violons…»» Depuis plus de 30 ans, les ondes véhiculent: «Georges Baumgartner, Radio Suisse romande, Tokyo.» En 1999, Radio-Arlevin communiquait avec les 4500 acteurs-figurants de la Fête des Vignerons, qui l’écoutaient religieusement. 1999 fut inventive. Mais en 2019, tablettes à télécharger, à trouver au fond du sac, illisibles, smartphones omniprésents, utilisateurs à demi-autistes. Quand vous imaginez le nombre de mails que personne ne reçoit ou ne lit, que votre application whats- app vous rappelle par SMS qu’un message vous est parvenu… ça laisse une vague idée de la cacophonie qui va suivre. Les réseaux sociaux s’en donneront à cœur joie. Comment dire… je ressens cet affront comme une insulte à la culture occidentale. Car, en fait, le seul message que tout le monde a reçu et auquel on obéit sans discussion est le suivant: «Apéro chez Marcel.» Justement, chez Marcel, j’ai entendu au fond de mon verre une bien curieuse résonance: il n’y aurait pas de soleil entre la ville de Vevey et la Confrérie, ce qui laisse augurer des vendanges pluvieuses. La place du marché pour laquelle la noble Confrérie s’était engagée à payer le manque à gagner, se négocierait à un joli chiffre de millions. Ah! ville de gauche qui creuse des puits sans fond, qui dépense plus qu’elle n’a, qui arrose pour survivre, qui n’a de plans que ses dépenses et les poches de ses élus… Comme le rappelait un des invités chez Marcel, on reconnaît un socialiste à ses quatre poches, celles du voisin d’abord, celles de l’autre ensuite. Et les siennes? Ah, c’est qu’il ne dépense que l’argent des autres! Vevey songe enfin à son image, il était temps, parce que parfois c’est franchement glauque. Là il s’agit de frapper d’amende un fumeur distrait, celui qui aurait oublié son mégot sur le trottoir, plus loin de traquer les WC insalubres. La municipalité veut des rues propres pour la Fête. On apprend aussi que les dates fixées en 2011 pour la Fête, ont servi d’échéance à la réfection de la coupole de l’église orthodoxe. C’est mieux et ça n’aura rien coûté à la collectivité, contrairement aux locaux d’une certaine communauté. Daniele veut «des images fulgurantes, tellement impressionnantes qu’elles resteront gravées dans la mémoire des spectateurs pour longtemps» ce qui se dit en coulisses à propos de notre divinité. Drones, robots géants, nouveaux tableaux réalisés grâce à la technologie? En attendant, notre Confrérie fait la promotion de son dernier spectacle, ailleurs sous un autre thème. Mais alors, quel rôle le vigneron tant prôné tiendra-t-il lors de cette prochaine Fête?