Chexbres – Mariette Cottier fête ses 90 ans !
Elle «commence à l’aurore, à l’aurore de chaque matin» dans les plus humbles gestes de la vie quotidienne…

Pierre Dominique Scheder | Pour tisser heureusement sa vie, pas toujours cousue de fil blanc en raison de revers douloureux tels le deuil ou l’accident, il s’agit d’être fidèle à des riens qui, pour nous, font un tout comme le chante Charles Trenet. Ainsi, pas à pas, de mailles en mailles, s’est nouée l’existence de Mariette, habile couturière qui excelle dans la confection de merveilleux patchworks qui, de fil en aiguille, l’ont conduite à présider le marché des artisans de Chexbres et environs durant une quinzaine d’années et à animer aussi longtemps l’atelier de couture de la paroisse. Parallèlement, Mariette a aimé chanter, dans le chœur mixte du Forestay, des airs classiques ou du terroir romand. Une manière de célébrer ce pays où il fait si bon vivre et qui lui a ouvert les bras. En effet, Mariette est née le 3 novembre 1929 à Herstal en Belgique. Durant la guerre, elle a fait partie d’un convoi d’enfants envoyé en Suisse pour des vacances par la Croix-Rouge. Elle y est accueillie par une famille de paysans de Missy. Quelques années plus tard, elle y rencontra son mari Willy Cottier. Le couple aura trois filles qui leur donneront dix petits-enfants et sept arrière-petits-enfants. A cette sympathique marmaille, Mariette et son mari inculquent l’amour de la nature. Ils partent en excursion en Valais, dans les Grisons et sur beaucoup d’autres sentiers alpins. Mais pas que… un jour, Mariette annonça à son mari ébahi: «J’ai mis les deux vélos dans le train… destination le sud! On part demain sur les routes de France… à bicyclette». Au fil des ans, ils parcourront ainsi jusqu’à 6300 km. Mariette a toujours une bonne bougeotte. Hier encore, elle a fait avec son mari tout un tour de 390 kilomètres en train, de Vevey à Delémont en empruntant les petits tortillards jurassiens. Sur la table du salon est un livre de Mike Horn «Libre». Mais pas besoin d’aller se les geler au Grand Nord pour trouver l’aventure. Elle «commence à l’aurore, à l’aurore de chaque matin» dans les plus humbles gestes de la vie quotidienne… comme Mariette nous y incite. Merci et bon anniversaire Madame Mariette.