Forel (Lavaux) – L’instituteur quitte la municipalité après 12 ans
Olivier Kaeser ne renouvelle pas son mandat

Thomas Cramatte | En charge des écoles, des bâtiments communaux et de tout ce qui touche à l’univers de l’enfance, l’ancien instituteur Olivier Kaeser ne renouvelle pas son mandat pour la prochaine législature. « Après douze ans, il faut laisser la place », explique l’homme de 68 ans. Né le 9 novembre 1952 à Valeyres-sous-Rances, Olivier Kaeser grandit dans cette région du Jura Nord vaudois jusqu’à l’âge de neuf ans. Accompagné de son frère et de ses parents, la famille aux origines singinoises déménage dans le quartier d’Ouchy en 1961. C’est ainsi que ce jeune petit-fils de manœuvre effectue sa scolarité obligatoire au collège de l’Elysée à Lausanne. Doté de facultés pour l’enseignement, le futur municipal poursuit sa jeune vie en intégrant l’Ecole normale : « Je voulais devenir maître de sport. Mais finalement, transmettre les branches générales a largement comblé ma carrière professionnelle ».
Formation
A cette époque, la mixité au sein des classes est encore une chose relativement rare: « Nous étions la dernière classe de garçons à l’Ecole normale. Quelques années auparavant, il y avait même une barrière dans la cour afin de séparer les jeunes filles des jeunes hommes ». Une Ecole normale (Haute école pédagogique) qui a progressé dans le mélange des genres quelque temps après : « Nous entretenions heureusement de très bonnes relations avec les classes de jeunes filles », plaisante le municipal sortant. Une fois son brevet d’instituteur en poche, Olivier Kaeser découvre le village de Forel (Lavaux) en effectuant son année Jaunin : « A cette époque, nous ne choisissions pas notre premier poste de travail, il était imposé par la direction générale de l’enseignement obligatoire ». C’est ainsi que le jeune habitant de Lausanne s’installe dans son premier appartement, situé aux Cornes de Cerf : « Les communes fournissaient des logements dans les écoles pour les professeurs, car ceux-ci étaient tenus d’habiter là où ils travaillaient ». A son arrivée, Olivier Kaeser tombe rapidement sous le charme de la région et du côté touchant des enfants. « Je m’occupais des élèves de la septième à la neuvième, section à option. Une voie qui est régulièrement et bien malheureusement perçue comme voie de garage. Pourtant, c’est avec ces élèves que j’ai aimé travailler ». Preuve à l’appui, l’enseignant, à la retraite depuis 2009, n’a jamais quitté l’établissement scolaire de sa commune : « J’ai travaillé 38 ans à Forel. »
Rencontres
Le désormais Forellois poursuit sa vie de jeune adulte par le traditionnel séjour sous les drapeaux. « Comme disent nos amis suisses allemands, j’étais soldat de transmetture ». Une fois les 18 semaines obligatoires à manipuler du matériel de transmission terminées, il retrouve son village d’adoption. Olivier Kaeser ne s’en doute pas encore, mais l’année 1972 est synonyme de belles rencontres. Car dès son retour dans la vie civile, la société de Jeunesse du Grenet l’aborde afin qu’il intègre le mouvement : « Le comité recherchait quelqu’un pour diriger les chants lors de leurs événements ». Les quelques notions de solfège assimilées à l’Ecole normale lui permettent de mener à bien les soirées musicales de la jeunesse. C’est d’ailleurs lors de l’une d’entre elles qu’il rencontre Catherine, sa future épouse. Avec qui il perpétuera la famille Kaeser, en donnant naissance à Nicolas en 1973 et Caroline en 1980.
Vie politique
Actif au Conseil communal de Forel pendant cinq législatures, Olivier Kaeser intègre ainsi la vie politique locale depuis 1981. « J’ai été six ans secrétaire du Conseil communal », précise l’actuel municipal. En 2009, alors âgé de 57 ans, Oliver Kaeser est élu conseiller municipal. Naturellement en charge des écoles, de l’accueil de l’enfance et des bâtiments communaux, voilà douze ans qu’il œuvre pour ce dicastère. Si Olivier Kaeser avoue avoir eu beaucoup de plaisir à travailler pour le bien-être des jeunes forellois, il répond avec humour lorsqu’on lui demande pourquoi il ne se représente pas : « Parce que je suis vieux. » Pour sa retraite, Olivier Kaeser a déjà bien quelques idées : « Je ne veux pas dire que je vais m’occuper de ma famille, car c’est déjà le cas. Mais si le virus se calme un petit peu, nous aimerions à nouveau voyager avec mon épouse ». Au programme, périples en Islande, Croatie et pourquoi pas au pays du soleil levant…