Aie ! Où va-t-on ?…
Non, ce n’est pas une farce ni une science-fiction

Pierre Scheidegger, Panathlon-Club Lausanne | Alors, acceptons l’adage ou le jeu d’une récréation d’école ! Oui… car une vraie course de gendarmes et voleurs s’organise pour une lutte sans merci contre la dope que l’on osera dévoiler comme : Le dopage du futur. Non, ce n’est pas une farce ni une science-fiction, mais bien une réalité en devenir et c’est ce que l’on doit redouter… à regret. Nous le savons jusqu’à il n’y a encore pas si longtemps, les « produits », soit souvent des médicaments, produisaient des effets ponctuels activant sur le sportif, des fonctions que l’on peut dire… standards. De principe, on ne cherchait pas à modifier le fonctionnement de l’organisme. Nous le savons également, des manipulations aux recettes de « sorcellerie » pratiquées par certains « initiés » non pas offert des heures de gloire à bien des sports, même si on adhérait à la victoire. Mais quelle victoire ?
Et pourtant

Il n’y a pas si longtemps, soit une vingtaine d’années environs, on pouvait lire, dans une presse spécialisée, l’étude d’un spécialiste de la lutte contre le dopage, plus précisément une vision à vous faire frémir : • « Dans quelques années, on disposera de facteurs de croissance neurologiques, vasculaires, musculaires, permettant une modification artificielle et durable du fonctionnement d’un organe. Les techniciens du sport vont pouvoir faire coller chaque dopage au cahier des charges précis d’une performance exigée ». Aujourd’hui… où en est-on ? C’est presque une « méchante » question ! Surtout, ne nous trompons pas par méconnaissance du tout en chacun. Si on utilise la science et la médecine moderne pour soigner un traumatisme sportif, d’autant plus pour réparer et soigner un tissu abîmé, on ne peut que se réjouir, applaudir et approuver l’exemple qui est donné : • « Pour un footballeur de 35 ans, par exemple, dont les cartilages du genou sont embrasés à 30 %, il est désormais possible de prélever un bout de cartilage, d’amplifier in vitro le développement des cellules avec un facteur de croissance, puis de les réinjecter par autogreffe sur le sportif ». Aujourd’hui, l’évolution des sciences, médecines et chirurgies sont telles que l’on ne peut être qu’admiratifs en gardant, toutefois, un œil avisé et prudent, tout en sachant que le dopage n’est pas si éloigné. Certains « gourous » n’en sont pas loin du plagiat à leur profit qui, souvent, déclenche le malheur futur du sportif.
Mais voilà, plus vite, plus haut, plus fort… Cependant, jusqu’où et comment ?

Tout au long du 20e siècle s’est développé de nouveaux matériaux, de nouveaux protocoles d’entraînement, également de nouveaux gestes. Le but premier était de les conjuguer pour amener les sportifs à des performances approchant les ultimes limites. Nous en connaissons les résultats. Tout simplement impressionnant en regard à l’individu de tout sport confondu. Malheureusement, par l’apport des substances liées au dopage, cette évolution est des plus pernicieuses sur la santé des sportifs et sportives. C’est bien cela qu’il faut comprendre, on ne le répétera jamais assez. Alors pourquoi cette « Omerta » ? Le dopage, nous le savons, surnature l’organisme et autorise de pousser au-delà de ses limites naturelles le sportif, en créant dans l’immédiat, à moyen et long termes, des dégâts souvent très graves. Non, le dopage n’est pas inoffensif et ne doit pas être le facteur de la réussite d’un exploit quel qu’il soit. Heureusement, le CIO, les fédérations internationales et bien des gouvernements, idem pour les tribunaux sollicités, ont pris au sérieux la lutte nécessaire pour contrer ce fléau. Une chance et un bien pour notre jeunesse sportive… mais pas seulement.