Hérédité ? Dans le sport ? Vraiment ?

Pierre Scheidegger, Panathlon-Club Lausanne | Il est vrai que cela pourrait paraître une étrange question et bien des débats, voire confrontations ayant déjà souventalimentés le dilemme. La sphère sportive en est régulièrement confrontée et passionne ou inquiète… car seule la médecine en connaît les enjeux les plus directs. Un monde sans limite, du moins presque ! Incroyable pour beaucoup, même avec toute la résultante affichée que l’on doit reconnaître de l’évolution du sport et des sportifs, ce phénomène obscur de l’hérédité « sportive » pour le tout en chacun reste un grand point d’interrogation.
Non, ce n’est pas un secret de famille !
« Au dix-neuvième siècle, hérédité était synonyme d’héritage et concernait la transmission des biens et fonctions des parents aux enfants ». De ce phénomène, voici plus de deux siècles que la science en a découvert une grande part de la dimension, puis bien plus tard postulé les causes et, qu’aujourd’hui, elle en cherche à identifier les détails. On doit cependant accepter que, pour l’instant, la recherche reste riche de secrets et, osons le reconnaître, cela pour encore longtemps.
Et pour le sport ?
Hérédité ? Ou simplement…l’exemple ? S’il est vrai qu’un bébé est bien conscient de ce qu’il voit, il est reconnu que sa prise de conscience est plus lente et se développera régulièrement en harmonie à son environnement. On peut sans trop se tromper que, de principe, il imitera l’exemple qui lui est offert par son entourage. Néanmoins, ce n’est pas certain. Combien d’exemples sont connus ! L’enfant sait que son père ou sa mère, voire les deux parents, sont ou étaient de grands sportifs. L’exemple seul lui était offert. Lui… n’avait aucun intérêt à la pratique de leur discipline. Il préférait la… musique. Soit, ni hérédité… ni exemple ! Seule la volonté ou le désir de l’enfant était accepté ou… trop souvent refusé. C’est à regret que, souvent, l’incitation « obligée » de son entourage qui, pouvant le déstabiliser aux prémices de sa jeune existence, lui laissera parfois bien des séquelles douloureuses. Acceptons néanmoins, et c’est heureux, que la culture humaine autorise encore ou parfois cette forme de liberté juvénile par un propre choix, tout en sachant que l’on retrouvera les mêmes situations dans le monde de la musique et autres cultures. On pourra alors espérer que l’exemple consenti restera un élément important de la compréhension humaine… qui, nous le savons, n’est pas si évidente !

L’exemple !
Exemplifier, de principe, devrait se définir par la transmission d’un savoir, d’une expérience, voire surtout de ses expériences personnelles, en évitant d’en faire l’éloge sur ses propres imperfections. Il est à reconnaître, que les mutations de nos sociétés, quasi continues, peuvent à regret, prétériter le dialogue entre l’adolescent et l’adulte. A ce jour, et on ose l’avouer, il est quasi impossible de comparer un sportif des années soixante aux résultats que nous offrent les champions de ce jour. Les derniers Jeux olympiques nous en ont donné la certitude.
Quel dialogue pour un exemple de qualité ?
La réponse à cette question n’est pas si évidente, car elle est souvent l’amalgame d’une multitude de réflexions, de volonté de chacun, si possible profitable au jeune et à la jeune sportive. Dialogue nécessaire s’ouvrant sur leurs aspirations, en harmonie avec les connaissances et expériences sportives que doivent inspirer, tant soit les parents que l’environnement spécialisé du monde sportif… qui en détiennent l’expérience et la connaissance.
