Encore une fois
Avec la tendance sanitaire qui verse vers le triste souvenir du confinement de l’an passé, surgissent les images de ruelles et de centre de villages déserts et de devantures fermées. Le regard qui traine de fenêtres en fenêtres, toutes éclairées. La lumière est à l’intérieur maintenant. La tristesse oscille entre anxiété et résignation, coup de folie et rire nerveux. Fou rire absurde mais salvateur devant la désespérance de la situation. Une improbable douceur calfeutrée, comme un jour de pluie. Les vagues se succèdent, mais la joie du surfeur s’étiole. Il faudra pourtant les prendre, ces vagues, une par une, tomber, rire, se relever. Nos entreprises, celles qui font nos jours et nos mois, représentent bien plus que nos vies quotidiennes. La lumière peut bien être intérieure, c’est vers l’extérieur qu’elle brille. A l’aube d’une nouvelle déferlante, vérifier l’esquif, scruter le vent… Encore une fois, remettre l’ouvrage sur le métier à l’aune de la pandémie, réinventer une nouvelle façon de savoir-faire ce que l’on savait si bien faire déjà. Bousculés et secoués, transformer la difficulté en opportunité, chercher du neuf le nez au vent, sans trop avoir le choix. « Ils méritent une bonne guerre ! » désespéraient nos vieux à l’endroit de nos jeunesses indolentes et foutraques. Elle est là, bien identifiée et récurrente. A croire que l’humanité ne progresse que dans l’adversité.