« Le Train de Sel et de Sucre » – Atmosphère de western, en Afrique
« Le Train de Sel et de Sucre » du réalisateur Licinio Azevedo

Colette Ramsauer | En 1989, ravagé par douze années de guerre civile, le Mozambique manque de sucre, denrée qui pourtant faisait de lui un important producteur. Pour nourrir leur famille, sortir de leur misère, des indigènes, des femmes pour la plupart font le voyage aller-retour de Nampula à Malawi afin de troquer le sel marin contre du sucre. A partir de faits réels, Licinio Azevedo, écrivain et cinéaste brésilien vivant au Mozambique, tourne un film digne d’un western américain.
Rackets, menaces, manque d’eau
La peur au ventre, les passagers prennent le risque de ce voyage de 700km, freiné par les attaques des rebelles. Le convoi est sans cesse immobilisé par le sabotage des rails qu’il faut reconstruire en urgence. Et lorsque l’eau vient à manquer, on devine le chaos baigné dans les croyances de Marabout. Pour en rajouter, les soldats font du racket aux stations des gares et le comportement du sous-lieutenant Salomao (l’acteur Tiago Justino) censé protéger les passagers est plutôt une menace, notamment envers les femmes. On croit vivre les attaques de trains des westerns américains. C’est pourtant bien en 1989 que se passe cette histoire! Pour ceux qui auraient manqué ce film captivant à sa sortie en juin 2017, une occasion leur est donnée de le voir prochainement au Cinéma de Pully.

Cinéma CityClub Avenue de Lavaux 36, 1009 Pully
Portes: 18h – Projection : 18h30 «Le train de sel et de sucre»
Ciné-concert : 21h – Tarifs: 25.- (plein) 20.- (réduit)
Petite restauration sur place – Billets en ligne sur www.cityclubpully.ch
Hommage à Jean Rouch

Le film de Licinio Azevedo sera projeté au cinéma de Pully dans le cadre d’un ciné-concert rendant hommage à Jean Rouch (1917-2004), ethnologue et documentariste français, père du cinéma ethnographique, enseignant qui aura marqué toute une génération de cinéastes.
Deux musiciens de la jeune garde musicale actuelle, Tiago Correira Paulo et Pedro Da Silva Pinto mettent en scène son travail cinématographique en Afrique, au moment où il suivait la vie politique du Mozambique, sous la présidence de l’anti-colonialiste Samora Machel. Les reflets filmés de Jean Rouch, choisis par les deux artistes, sont le fil conducteur d’un ciné-concert passionnant au cours duquel le public pourra s’exprimer.