Black out…
Or, voici donc que la menace se rapprocherait. Une panne généralisée de fourniture d’électricité avec, au préalable, une rupture d’approvisionnement en matières premières essentielles pour le bon fonctionnement de nos entreprises selon notre conseiller fédéral. Rupture de fourniture d’acier pour nos armementiers, rupture d’or « propre » pour nos orfèvres, joaillers et horlogers ou rupture de tomates d’Almeria pour la grande distribution avec, comme bouquet, la rupture d’anévrisme de la population plongée dans le noir ? Notre bon conseiller fédéral, qui a récemment décadré les accords bilatéraux façon Banksy, crie maintenant au loup. C’est d’actualité, il faut l’admettre. Le scénario de cause à effet paraît toutefois un peu trop limpide, voire simpliste, pour être plausible. Bien que venant d’un côté où l’argument de la peur n’est plus un levier mais une tradition, il est serait naïf d’attribuer la faute au messager. L’autorité collégiale ne permet pas d’accorder la décision à un seul de nos sept sages. Il serait par conséquent faux de lui jeter la pierre, tout comme il est erroné d’attribuer la bonne ou mauvaise gestion de la pandémie Covid-19 à un seul homme. La collégialité dépasse les partis et tout président qu’il soit, un conseiller fédéral agit au nom du gouvernement qu’il représente. Il n’en est pas moins que la rupture est consommée, l’Europe avance sans nous. La bilatéralité déchirée, les traités seront à négocier nation par nation. Nos édiles tentent sans doute déjà de combler la brèche avant l’hiver, et les plans de secours pour nos industries emblématiques sont certainement déjà sous toit. On ne peut toutefois s’empêcher de poser la question du « pourquoi ». Pourquoi ce divorce avec notre incontournable voisin ? Pourquoi jouer à se faire peur ? Quel avantage de n’être qu’un état tiers ? Y a-t-il de l’Espace économique européen là-dessous ? A notre échelle régionale, aucune réponse ne vient, c’est le black out.