Cinéma – Au LUFF, une ouverture intestinale
Chaque année en octobre, le Lausanne Underground Film and music Festival (LUFF) prend possession du casino de Montbenon et de son esplanade, mais aussi d’une flopée d’autres salles en ville pour raviver le goût de l’expérimental chez son public.
Les cérémonies d’ouverture valent comme une sorte d’incipit à un festival. Souvent, elles sont très codées et classiques. Au LUFF, festival aussi drôle que palpitant, le ton a été donné mercredi par son directeur Julien Bodivit. Derrière son micro, il annonce ainsi avoir décidé, pour cette 21e édition, ne rien avoir laissé au hasard. Il sort une feuille de sa poche, contenant son discours plutôt que d’improviser comme il le fait chaque année. Planifiés, ses mots sont comiques et saccadés. Le medley (courte séquence recueillant des extraits de films) est lancé : c’est celui d’une année passée. Difficile de dire s’il s’agit d’un prank voulu ou d’une erreur technique. On rigole, on écoute et regarde l’annonce d’un programme qui promet beaucoup. Vient ensuite une superbe présentation du film qui nous sera montré en ouverture de ces quatre jours de musiques et de films hauts en couleurs.
C’est le dernier film de Peter Strickland, nommé Flux gourmet, qui est présenté avec brio par son programmateur. Il s’agit d’un faux biopic prenant pour sujet un groupe de musiciens qui performent par les bruits que font la nourriture, ce qu’ils nomment sonic catering. En résidence chez Jan Stevens, ils ont le loisir de rencontrer Stones que ses troubles intestinaux gênent et obsèdent. De cette rencontre naissent des pièces musicales encore plus expérimentales que les précédentes. Une manière intense de plonger dans les tripes du festival !
