Cinéma – Le Montreux Jazz fait son cinéma
Charlyne Genoud | Au festival de Jazz de Montreux, le cinéma trouve désormais sa place au Lake House, nouveau nom du Petit Palais, cette dépendance du palace qui surplombe les quais. Le lieu concentre et résume les velléités de transformation du festival, qu’elles soient passées ou futures.
Avec ses scènes gratuites qui se multiplient, le Montreux jazz festival se démocratise d’année en année. Ce faisant, il semble aussi diversifier l’offre qu’il propose. La coupole du Montreux palace, qui abritait déjà les jam sessions des éditions précédentes, est désormais « le centre névralgique du festival » comme le précisent les organisateurs et organisatrices. Renommée cette année en Lake House, elle héberge désormais des scènes dansantes dans son somptueux premier étage, de 17h à 5h du matin.
Au rez-de-chaussée, un club à l’américaine (le Memphis) propose concerts et workshops, en plus des légendaires jams du festival où se mêlent les voix d’amateurs et d’amatrices à celles de stars contemporaines (en 2019 par exemple, Shania Twain avait fait une apparition spontanée en pleine soirée, sur la toute petite scène de la coupole, pour improviser une chanson où elle témoignait de son amour pour Montreux, entraînant avec elle un public éberlué).
A l’étage intermédiaire, un boudoir à l’ancienne, avec billard et flipper, accueille les visiteurs en quête d’un peu de calme. Jouxtant cette salle franchement impressionnante, une bibliothèque et un cinéma reviennent sur l’histoire et les archives du festival.
Depuis 1967, le festival de Jazz de Montreux conserve en effet avec rigueur les reliques de ses concerts en images. Ces dernières sont désormais visibles dans la très belle salle rouge pensée à cet effet. En moyenne quatre fois par jour y sont ainsi présentées et projetées des captations de concerts de toutes époques confondues. Outre ces archives, la programmation compte aussi sur certains films de fiction illustrant les liens forts entre image et musique. A l’occasion du concert de Björk dimanche passé, a ainsi été visionné par une salle comble le film Dancer in the Dark de Lars von Trier.
