«Noureev» – I want to be free
«Noureev», biopic de Ralph Fiennes

Colette Ramsauer | Le 17 juin 1961, alors que la compagnie de danse du Kirov de Léningrad s’apprêtait à quitter Paris pour Londres à l’aéroport du Bourget, l’exceptionnel danseur russe qui en faisait partie, Rudolf Noureev alors âgé de 23 ans, apprit, que lui, devait prendre le premier vol pour Moscou. Il décida de sa liberté après 45 minutes de réflexion qu’on lui accorda pour choisir définitivement de rester ou non sur sol français. La France lui ouvrait les bras et il entrait tout droit dans la légende.
Un rôle dans son film
Le réalisateur Ralph Fiennes a choisi l’excellent danseur Oleg Ivenko pour le rôle titre et l’actrice en vue Adèle Exarchopoulos (La vie d’Adèle 2013, Sibyl 2019) dans le rôle de Clara Saint, jeune femme que Noureev connut à Paris. Ralph Fiennes lui-même endosse le rôle du maître de ballet qui forma le danseur en Russie. Il compose un biopic original en patchwork entre l’enfance de Noureev à Ufa dans l’Oural, la montée dans la capitale Moscou puis Léningrad, et son séjour parisien avec la compagnie Kirov.
Avide de liberté
Ovationné par le public à l’Opéra Garnier, Noureev à Paris est parallèlement surveillé de près par les agents du KGB. Il se mêle à un cercle d’amis d’un milieu huppé dont fait partie la jeune Clara Saint (Adèle Exarchopoulos). Au grand dam des surveillants, il est embarqué pour les fins de soirée. Clara l’emmène sur les quais de la Seine et dans le quartier Latin. La Place de la Bastille lui parle et au Louvre, il est subjugué par Le Radeau de la Méduse.
Le Corbeau Blanc
Marqué par l’absence d’un père retenu à l’armée, Rudi était le benjamin de la famille après trois filles. L’enfant triste et solitaire qu’il était devint le danseur qui toucha universellement le public plus que n’importe quel danseur dans l’histoire de la danse. Ambitieux au caractère pas facile, Le Corbeau Blanc, comme on l’appelait en Russie, n’entendait rien à la politique. Seule la danse pour lui comptait. Il devint plus tard un éminent chorégraphe, innovateur du répertoire classique. Passionné par les arts en général, il l’était aussi pour les trains électriques. Est-ce le fait qu’il soit né dans un train qui amenait sa mère et ses soeurs visiter le père? Le film débute par la scène d’accouchement. Et reste captivant jusqu’à la fin, au moment où la France lui ouvre les bras.
«Noureev – The White Crow» 2019, GB, F, SRB, 127’, vost, 16/16 ans
Biopic, drame, de Ralph Fiennes avec Adèle Exarchopoulos, Oleg Ivenko, Chulpan Khamatova, Ralph Fiennes, Raphaël Personnaz et Olivier Rabourdin
Sortie le 26 juin 2019 au cinéma d’Oron, les 7 et 8 juillet à 20h30
Horaire d’été au Cinéma d‘Oron Jusqu’au dimanche 1er septembre inclus, les séances n’auront lieu que le samedi et le dimanche.
