Gymnase
Georges Pop. |. A quelques jours de la rentrée scolaire, l’occasion nous est offerte de nous pencher sur le mot gymnase qui, dans le canton de Vaud, définit un établissement qui prépare notamment les élèves à la maturité. La grande majorité des parents, des gymnasiennes et des gymnasiens seraient sans doute étonnés, voire amusés, d’apprendre que ce terme fait allusion à la nudité. Gymnase a en effet été emprunté au latin gymnasium, dérivé du grec γυμνάσιον, (gymnásion), issu de γυμνός (gymnós) qui tant en grec ancien qu’en grec moderne veut dire… tout nu! Chez les Grecs anciens qui exaltaient la beauté du corps et se moquaient des ventrus, un gymnase était en effet un bâtiment public où les hommes se livraient à des activités sportives. Depuis le VIIIe siècle avant J.-C. les athlètes s’y entraînaient totalement nus, après s’être oint le corps d’huile d’olive pour se protéger du froid, du soleil ou des coups; un entraînement qui devait façonner les corps et préparer aussi les citoyens à la guerre. Gymnase nous a d’ailleurs aussi donné gymnastique et gymnaste. Progressivement, les gymnases antiques devinrent aussi des lieux d’études. A la fin de l’époque classique, la ville d’Athènes en possédait trois illustres: le Λύκειον (Lykeion), fondé par Aristote qui nous a donné le mot Lycée; le Κυνόσαργες (Kunosarges), qui a donné son nom à l’école cynique et l’Aκαδημία (Akadêmia) d’où nous vient le mot académie. Le christianisme finit par bannir les activités sportives et la nudité qui leur étaient liée estimant qu’elles relevaient du paganisme. De nos jours, le sport a été largement réhabilité. Mais il est toujours fortement indiqué de fréquenter les gymnases correctement et – à la mauvaise saison – chaudement vêtu!