Le talent ?… Le don ?… ne se négocient pas ! … et le sportif n’est jamais un… héros !
Le sportif est-il, ou devient-il, un… héros ?
Pierre Scheidegger, Panathlon-Club Lausanne | On ne peut le penser ou, du moins, on devrait l’éviter car tel n’est pas son rôle ! Dans la Grèce Antique, les héros étaient des chefs, des guerriers, sans peur, même intrépides, ayant des talents particuliers desservant surtout les « jeux de la guerre » leur autorisant la reconnaissance de tous et… ultime honneur, on les considérait comme héros panhelléniques et non plus comme de simples mortels et qui accédaient dès lors à une classe supérieure.
Puis le sport s’invita
Les athlètes de la Grèce Antique, suite à leurs victoires mais surtout par l’évolution philosophique de la société en constante évolution, considérant que leurs sportifs paraissaient de plus en plus… insignifiants pour leur laisser « l’honneur » d’être un « héros », leur octroyèrent le plaisir de recevoir l’appellation de « demi-dieu » et surtout en faisant des bienheureux sans souci ni tristesse, d’où l’expression… des dieux du stade.
Ne refaisons pas l’histoire
Mais à ce jour, comment peut-on encore s’illusionner en regard des sportifs modernes, de les considérer comme « dieux du stade » ? Cela en devient un anachronisme assez affligeant aux vues de certains « spectacles » offerts.
Culture de l’imposture… le sport ?
Le monde du sport devrait s’en inquiéter. Pourquoi ne pas revenir à une simplicité pouvant à nouveau ouvrir des fenêtres sur le plaisir, l’éthique et même l’éducation ? Il est vrai que bien des exemples offerts à notre jeunesse en certaines circonstances par de soi-disant « dieu du stade », en sont les obstacles premiers dont on ne devrait en aucun cas sous-estimer. Mascarade, pleurnicherie, complainte du champion ? Non, ce n’est pas son rôle, même si le rapport avec la ou sa société peut être intime. Le sportif, le champion est une femme ou un homme privilégié, pouvant assouvir son destin tant, aujourd’hui, les facilités et l’encadrement lui sont profitables.
Il veut en faire sa profession ?
Comme tout métier, il en assumera les joies, la rigueur mais surtout l’exemple qu’il doit donner. Alors, il faudra qu’il apprenne la défaite, l’accident sans se rouler ou se tordre de pseudos douleurs découlant surtout de la tricherie, sur le gazon pour se relever en courant comme une… gazelle, tout en espérant que les caméras de TV lui offrent une triste notoriété et remplissent des pages dans les chroniques des petits bobos. Là n’est pas son rôle, surtout que l’on risquerait lamentablement de s’habituer au désavantage de notre jeunesse qui, depuis déjà bien des années, en subit cette triste altération.
Essayons de comparer!
Ce qui devient presque impossible… Regardez ces dames qui toute une journée se trouvant derrière les caisses d’une grande surface, toujours avec le sourire. Pas facile et astreignant ! Regardez l’ouvrier derrière son établi dans une usine de montage, faisant le même geste toute la journée. Pas facile et astreignant ! Regardez l’agriculteur qui se lève avant tout le monde par l’exigence de son travail. Pas facile et astreignant ! On pourrait présenter une liste longue comme un jour sans pain dont chacun, du matin au soir œuvre en toute profession, sans se plaindre ni chercher quelque excuse que ce soit, pouvant cependant comparer les montants de transferts de sportifs d’à peine… 20 ans avec leur propre rémunération!
Alors, toi le champion :
si tu respectes ton sport,
si tu respectes la société qui t’adule,
si tu respectes tes engagements de fair-play,
si seul l’argent ne sera pas ton credo,
si tu arrêtes de te lamenter et de te plaindre pour chaque petit bobo,
alors on t’appréciera… vraiment!
Ou alors… connais-tu la chanson «Tout va très bien Madame la Marquise» ?
Tu devrais l’écouter !

Sportif : montre l’exemple plutôt que la tricherie !