Les coulisses de l’Opéra de Lausanne
Cette visite passionnante nous a permis de le découvrir

Pierre Jeanneret | Le 29 mars, nous avons eu le privilège de visiter l’antre de l’Opéra, sous la conduite experte de Caroline Barras, responsable de la médiation culturelle. Nous sommes sur la scène, considérablement agrandie depuis la rénovation complète du bâtiment en 2012. Ses dimensions sont maintenant de 30m sur 18m et sa hauteur de 20 mètres. Face à nous, la fosse d’orchestre, la salle elle-même et ses quelque 1000 fauteuils, plongés dans l’ombre. On distingue cependant les quatre régies placées au deuxième balcon, d’où sont notamment projetés les lumières, les surtitres et éventuellement des vidéos.
Sur scène, le décor d’Eugène Onéguine, opéra de Tchaïkovski. Comme tous les décors, il est construit dans les matériaux les plus légers possible. Nous apprenons que le plancher est à chaque fois différent, selon les œuvres. Des trappes peuvent s’y ouvrir, pour faire apparaître ou disparaître des personnages. Quant aux répétitions, elles se déroulent d’abord avec un simple piano d’accompagnement, avant la « générale » avec orchestre.
Notre visite se poursuit dans les coulisses. On peut voir les puissants projecteurs qui vont illuminer la scène. Puis nous est expliqué le rôle des accessoiristes, qui ont notamment pour tâche de préparer tous les objets utiles à la mise en scène, par exemple la vaisselle d’un repas. Les fruits et autres mets sont en matière plastique. Nous mesurons que, pour un opéra, tout doit être réglé comme du papier à musique, c’est le cas de le dire… En tout, environ 200 personnes (chanteurs et cantatrices, danseurs, figurants, orchestre, techniciens, accessoiristes, couturières, maquilleuses, responsables des lumières, etc.) sont mobilisées pour chaque opéra. Grâce au régisseur général, la synchronisation de ces métiers de l’ombre avec la musique est assurée.
Nous passons maintenant dans l’antre des costumes. S’ils existent déjà, ils doivent être à chaque fois retouchés et adaptés selon la morphologie des interprètes. Pour cette production, Eugène Onéguine, on apprend que les uniformes militaires sont confectionnés en Pologne, pays spécialiste dans ce domaine, et que ceux des paysans ont été réalisés sur place. Le métier de couturière a donc des débouchés intéressants. Quant aux perruques, elles doivent être adaptées au crâne de chaque interprète. Elles sont faites avec de vrais cheveux, des cheveux synthétiques ou… des poils de yak. Le jour de la représentation, tout doit être parfaitement prêt ! Les spectateurs et spectatrices se rendent-ils toujours compte du formidable travail qui se déroule en amont ? Cette visite passionnante nous a permis de le découvrir.




