Les pensées de Socrate
… ou du moins celles qu’il veut bien me prêter du haut de la bibliothèque qui surplombe mon bureau.
De là, endroit interdit aux individus de tous poils… il plonge son regard dominateur dans le mien et inlassablement il reprend ses mêmes critiques ringardes : «Vous les bipèdes prétentieux, vous êtes tout de même des nuls, vous êtes incapables de grimper aux arbres et encore moins au sommet de « ma » bibliothèque que je considère comme étant votre arbre à intellos sensé muscler vos esprits… laissez-moi rire !»
Là, je bondis, cette fichue bestiole avait outrepassé les limites de la politesse.
« Et toi, vieux Socrate stupide, tu dates de 470 avant J.-C. et tu ne sais toujours ni lire ni écrire ; tes copains Aristophane et Platon se moquaient déjà de toi. Tu ne faisais que parler, tu réunissais des foules de groupies de la gente féminine… Aujourd’hui, tu ne parles qu’avec tes yeux, comme nous souhaiterions que nos charmantes épouses s’adressent à leurs vieux matous. »
Roger Cachin