Oron-la-Ville – Eric Martin, éleveur de saveurs viticoles depuis 35 ans
Artisanat / Rencontre avec Eric Martin, respectueux du raisin et de la terre
Thomas Cramatte | Saviez-vous qu’un vin pressé à l’ancienne est vinifié à Oron-la-Ville? Proche de ce qui se faisait déjà à l’époque romaine, le procédé utilisé par Eric Martin se veut respectueux du raisin et de la terre. Cette authentique figure de la région était responsable d’une agence d’assurance au centre du village. C’est en heureux retraité qu’il se consacre aujourd’hui à cette passion pour l’harmonisation des saveurs. Par un froid matin de janvier, nous sommes partis à la rencontre de cet éleveur de vin. C’est en toute simplicité qu’Eric Martin nous a donné rendez-vous chez lui à 11h. Un peu comme autrefois, lorsqu’agendas numériques et autres smartphones faisaient partie de la science-fiction.
Passion


Eric Martin nous reçoit dans son atelier attenant à sa maison, où il vinifie la totalité de ses récoltes. Voilà maintenant 35 ans que ce fils d’agriculteur produit son vin ici, au quartier du Grassey. Depuis son enfance, Eric Martin a baigné dans le monde du raisin. Avec les années, sa passion s’est affirmée jusqu’au jour où il décide de produire son propre vin. D’abord destiné à son cercle d’amis, puis au tout un chacun, c’est sous l’étiquette «Vins Symphonie» qu’Eric Martin distribue ses produits. Musicien à ses heures, ce nom lui est venu en toute logique. «L’harmonie des saveurs est pour moi similaire à la justesse des notes dans une symphonie», nous apprend le producteur. En amoureux des bonnes choses, il décide tout de suite d’utiliser un procédé de pressage et d’élevage de vin à l’ancienne. Pour se faire, Eric Martin utilise uniquement un vieux pressoir en bois afin de ne pas détériorer le raisin. De toute évidence, tous ses vins sont garantis sans filtration industrielle. Seule une filtration au blanc d’œuf est utilisée à la lune descendante. Un procédé utilisé depuis la Rome Antique afin de filtrer les impuretés présentes dans le tonneau. «Le premier tonneau de 100 litres a été un succès, des amis me demandaient si je pouvais leur vendre mon vin. Tout a commencé comme ça», nous raconte Eric Martin.
Matière première
Chaque année à la période des vendanges, c’est le même rituel. Eric Martin et son beau-fils, Jérôme Bovet de la «Chenille Gourmande», participent aux vendanges à Chamoson et à Réchy en Valais. Ils y ramènent uniquement des grappes de raisin qu’ils mettront en tonneau à Oron. «Excepté le raisin, tout le reste se fait à Oron», précise l’ancien assureur. Avec plus de 8 types de vins différents, «Vins Symphonie» met en bouteille de la Marsane, du Muscat, du Rosé, du Pinot Noir, du Garanoir, du Merlot, de la Syrah et un assemblage portant le nom de Quatuor. C’est ainsi qu’Eric Martin confectionne ses vins des vendanges jusqu’à la vente.
Jusqu’au bout des ongles

Les techniques d’œnologie se sont énormément développées ces vingt dernières années. De nouvelles saveurs sont apparues au sein des vins suisses. C’est pour cette raison qu’il est important de beaucoup en goûter. La culture autour de ce breuvage s’étant amplifiée depuis une vingtaine d’années, on retrouve à présent une multitude de saveurs en bouteilles. Avec son vin pressé à Oron, Eric Martin a remporté, à plusieurs reprises, la reconnaissance de jury spécialisé. «J’ai participé à quelques concours, comme à Sierre avec le concours Vinea, qui accueille plus de 3000 producteurs», nous apprend le retraité tout en montrant les prix encadrés aux murs. Cinq fois médaillé entre or et argent, il n’est pas étonnant d’apprendre que parfois, la totalité de sa récolte se vend lors du Comptoir d’Oron.