Oron-le-Châtel – Petite la vigne, mais belle et riche fût la récolte !
6es vendanges du Clos du Château

La traditionnelle «photo de famille» à la fin de la récolte
Michel Dentan | C’est le mardi 11 septembre que la petite vigne de 330 pieds sise au pied du majestueux château d’Oron a, pour la 6e fois depuis 2012, offert ses fruits aux sécateurs des vendangeuses et vendangeurs amateurs et bénévoles, amis, voisins ou membres de l’Association pour la conservation du Château d’Oron, qui tous prennent plaisir, année après année – à l’exception de 2017* -, à participer à ce sympathique et authentique moment. C’est en 2009 qu’elle avait été plantée sur l’emplacement qu’occupait jadis le jardin potager du château par le vigneron de Villette Alain Chollet qui, depuis lors, lui accorde toute son attention et tous ses soins avant de pouvoir ensuite continuer à valoriser son délicieux produit en ses caves. Le cépage, en l’occurrence du Solaris, permet d’obtenir un raisin pratiquement bio, ne nécessitant normalement aucun traitement prophylactique ou herbicide. Les 18 caisses chargées des superbes grappes recueillies par les vendangeurs ont permis d’obtenir environ 250 kilos de raisin qui compléteront quelque 250 bouteilles, lesquelles combleront de leur précieux nectar les délicates papilles des consommateurs. Comme les années précédentes, la récolte a été pressée sur place, dans la cour du château, au moyen d’un ancien pressoir de bois, actionné à main. Auparavant et comme toujours, les grappes doivent passer l’épreuve du foulage consistant à faire éclater les grains. Jusqu’à présent, il avait été opté pour un foulage mécanique, à l’ancienne, mais cette année et pour la première fois, cette action s’est partiellement faite aux pieds, comme à l’époque, grâce à quelques vendangeuses et vendangeurs qui avaient acceptés de mettre leur énergie à disposition du vigneron qui d’ailleurs a lui-même «mis le pied à la pâte»! Une belle récolte, riche en promesses, qui affiche 107 degrés Oechslé au réfractomètre et une production légèrement plus élevée que pour les années 2015 et 2016 qui avaient délivré quelque 200 kilos de raisin.
Quid du cépage rouge ?
Nous relations dans nos colonnes de l’année dernière la plantation, en 2016, sur la parcelle contiguë sise au nord-est de la vigne sur laquelle est élevé le blanc, de 330 pieds d’un cépage rouge, le Divico. Il s’agit d’une espèce relativement nouvelle qui, comme le Solaris, est issu de croisements naturels et qui présente pour particularité essentielle, outre ses qualités gustatives dues notamment à une maturation un peu plus longue, une résistance élevée aux maladies, permettant d’éviter ou à tout le moins de très fortement réduire, les traitements phytosanitaires. En 2017, comme beaucoup d’autres vignes, celle-ci n’avait fourni aucun fruit en raison du gel. Cette année, les premières belles grappes ont fait leur apparition et seront vendangées d’ici environ une semaine. Il faudra cependant attendre encore probablement une ou deux années afin que ce parchet livre à ses vendangeurs une quantité suffisante de raisin pour pouvoir, comme pour le blanc, offrir aux amateurs des bouteilles de Clos du Château d’Oron, portant le terme de Divico, nom d’un historique chef de guerre helvétique qui n’aurait pu imaginer que, de nombreux siècles plus tard, son patronyme se trouverait associé au nom d’une ancienne forteresse médiévale, devenue par la suite château!
*rappelons que cette année-là, un fort gel printanier avait mis à mal une importante partie du vignoble de nos régions

Le vigneron Alain Chollet, «père» de la petite vigne, distille ses derniers conseils aux vendangeurs. Et attention aux doigts, les sécateurs peuvent mordre!

Alain Chollet, vigneron et responsable de la vigne du château, a également
prêté son concours au foulage du raisin, honorant ainsi cette ancienne tradition

Le jus de raisin sortant du pressoir
est ensuite déversé dans des fûts avant d’être transporté en cave