Pourquoi… ce «Que» ?
Chaque sportif a le désir de la réussite. Il sait aussi que sa gloire est éphémère et de court terme

Pierre Scheidegger, Panathlon-Club de Lausanne | Il fut un temps où un jeune homme monta pour la première fois sur un podium! Il avait à peine vingt ans et sa carrière naissante lui offrait l’impression qu’il avait devant lui «que»… du bonheur! Etrange! Il ne montait «que»… sur la troisième marche! Cependant, il n’avait pas fait… «que» troisième! Il avait tout simplement participé à son premier championnat national. Sa médaille avait la valeur de son résultat. Pour ce jeune athlète! C’était plus qu’une victoire, c’était les prémices d’une longue histoire! Une histoire vécue de satisfactions, d’amitié, de douleurs et parfois… d’amertume. Il apprit à gérer son environnement de sportif. Il savait que la persévérance, l’entraînement et bien des privations lui autoriseraient… peut-être, à atteindre ses aspirations secrètes!
Il avait raison!
Devenu un sportif accompli lui autorisant titres, honneur et gloire, il gérait son sport afin d’atteindre l’olympe de sa discipline. Adulé, un vrai porte-drapeau de la nation! Chacun voulait se l’accaparer, interview, photographes, publicitaires, soirées de bienfaisance, il n’avait de cesse pour son temps… de liberté. Puis, chacun exigea que la page du livre ne se tourne jamais… Etrange les facultés de l’adorateur! L’oubli! Le vocabulaire et la critique par le «que»! Il n’a pris «que»… la deuxième place! Il n’a pu faire «que»!… Ses résultats ne sont «que»!… Est-ce vraiment se targuer de connaître la nature d’un champion que de s’autoriser un tel langage? Paroles ou reportage, que l’on pourrait définir comme… parvenu ou sans idée, voire la méconnaissance de la pratique sportive et encore plus… d’un champion? Chaque sportif a le désir de la réussite. Il sait aussi que sa gloire est éphémère et de court terme. Il en a pleine conscience et accepte tous les aléas de sa carrière, certainement aussi perturbants que ses entraînements et résultats. Alors… que les grands manipulateurs du «que» empoignent une raquette, chaussent des pointes ou montent un cheval et apprennent à ne faire «que»… beau dernier! Une simple expérience de vie.


