Puidoux – Le bonheur de souffler 180 bougies ensemble
Huguette et Gaston, deux parcours d’une existence de labeur et de participation à la vie communautaire
Gil. Colliard | A Puidoux, le 12 décembre dernier, entourés de leurs enfants, de leur sœur aînée et de deux cousines, Huguette Hunziker et Gaston Serex, ont fêté leurs 90 ans. Un bel anniversaire pour ces jumeaux dont la vie s’est écoulée modestement mais avec bonheur au service de la terre, avec des moments de joie et de peine. Des vies parallèles teintées par ce lien particulier qui caractérise la gémellité.

Enfance et adolescence
Le 12 décembre 1931, Huguette et Gaston sont venus agrandir la famille d’Henri et Marthe Serex, 3 ans après leur grande sœur Gaby. L’enfance s’est déroulée dans la ferme familiale. Le labeur était dur pour les parents et les enfants apprenaient vite la patience et le travail. Comme il était de coutume, à la sortie de l’école, ils furent placés, pour une année, en Suisse allemande. Là, Gaston a découvert l’ennui de ses Préalpes, il attendait impatiemment le dimanche pour enfourcher son vélo et retrouver sa sœur à quelques villages de là. A leur retour, Gaston travailla à la ferme familiale et Huguette pratiqua divers travaux. Mais il y avait aussi le plaisir d’appartenir à la société, les Amis Gyms d’Ecoteaux-Maracon et à la Jeunesse qui œuvrait à la préparation de l’Abbaye.
Huguette et Ernest
En 1945, arriva à Maracon de son Argovie natale Ernest Hunziker, un jeune employé agricole de 20 ans qui par sa connaissance et son travail devint rapidement le bras droit de son patron, Robert Pasche. Son cœur s’emballa pour la cadette de la famille Serex, qu’il fallut amadouer, afin d’obtenir la main, après sa majorité, en février 1952. Ils prirent un fermage aux Galites à Hermenches pendant 5 ans puis à Vucherens 5 ans aussi et arrivèrent au Pré à l’Abbé à Oron-la-Ville en 1962. Entretemps le jeune couple avait eu le bonheur de donner naissance à Anita en novembre 1952, Ernest en 1954 et Yvan 1958. Huguette, en femme active, a été le bras droit de son époux qui avait repris également le fermage de Serix à Palézieux. Bonne cuisinière et pâtissière, elle donnait avec plaisir un coup de main en cuisine à qui avait besoin et faisait partie des Paysannes vaudoises. Lorsque leur fils Ernest eut terminé son apprentissage d’agriculteur, les parents lui remirent les fermages et achetèrent une petite maison à Oron avec un grand jardin. Tout en gardant le jardin potager de Serix jusqu’à sa retraite, Ernest prit un poste d’employé communal à Oron-la-Ville. Huguette s’occupait des fleurs et son époux des légumes. Les années se sont écoulées gentiment jusqu’à l’été 2021 au cours duquel l’épouse et la maman a perdu coup sur coup son mari et son fils Ernest, malade. Elle est aujourd’hui autonome dans sa maison et a reporté son affection sur Athéna, sa chatte et sa confidente, tout en gardant une vie active.
Gaston et Lucette
Gaston s’éprit de Lucette Sonnay, d’Ecoteaux, qu’il épousa en 1954. Nicole en 1956, Josiane en 1959 et Serge en 1964 vinrent agrandir la jeune famille qui occupa alors un petit chalet à Maracon avant de s’établir à Ecoteaux, tout en travaillant sur le domaine familial jusqu’au décès du grand-papa. Gaston et les siens s’installèrent alors dans la ferme paternelle. En plus de son travail d’agriculteur, secondé par son épouse, il eut la fierté d’être incorporé dans le régiment des dragons avec sa jument Badinette. Il participa à plusieurs sociétés locales, fut de nombreuses années moniteur de gym, pris la charge de municipal et remettant le domaine à leurs fils, le couple acheta une grange en-dessus d’Ecoteaux où ils créèrent un appartement, seul bémol, on n’y voit pas la Dent-de-Lys ! Pendant cette période, il eut aussi le plaisir d’accompagner son ami Genton à entraîner et mener les bœufs à la Fête des vignerons de 1999. Et les années se sont écoulées en douceur jusqu’il y a 4 ans où il fallut se résigner à mettre Lucette en EMS. Resté seul, Gaston a aménagé sa vie en compagnie de sa chatte Noirette, mangeant à midi à l’auberge du village et passant l’après-midi au bord du bois. En août dernier il fut hospitalisé et début septembre, il rejoignit Lucette à La Faverge, malheureusement que pour quelques jours puisqu’elle décéda en fin de ce même mois. Deux parcours d’une existence de labeur et de participation à la vie communautaire mais aussi de bonheur d’être les chaînons aimés de leur descendance, en devenant les aïeuls de deux jolies familles puisque Huguette compte 3 petits-enfants et déjà 5 arrière-petits-enfants et que son frère a lui, 7 petits-enfants qui lui ont donné, à ce jour, 4 arrière-petits-enfants. A tous deux, nous adressons tous nos bons vœux à l’occasion de ce bel anniversaire.